BAUDELAIRE fait grand usage d’animaux sous les formes les plus diverses: bête, bétail, ver, vermine, insecte, oiseau, qui composent une ≪ménagerie≫ agitée, fourmillante, quelquefois immonde mais toujours vigoureuse, provoquant la terreur ou l’admiration. Il me semble qu’à travers cet universe animal, au physique aussi bien qu’au moral, on arrive à discerner les champs de force à l’intérieur desquels subliment les désirs et les nostalgies du poète qui a tant souffert d’accès de stérilité à la fois dans sa vie personelle et dans sa poésie, ainsi qu’à retrouver et récupérer un élan vital, une vivacité et une verdeur que l’homme moderne a perdus à mesure qu’il se desséchait au contact des machines et d’une civilisation industrielle stérilisante. S’il en est ainsi, son élan créateur et son œuvre ne visent-ils pas à retrouver et exprimer la spontanéité naturelle et la vigueur prolifique de l’animal même si elles restent irrationnelles, inconscientes, voire destructrices?
Les trios premiers chapitres que voici sont intitulés : 1. La symboise ou le parasitisme ; 2. Critique de la civilisation ; 3. Omniprésence du Démon bestial.